La création – 16ème partie

LE PLAN DE DIEU
DANS LE LIVRE DE LA GENÈSE

Le songe de l’échelle de Jacob

Chapitre 28

Versets 1 à 5 :

« Isaac appela Jacob, le bénit et lui donna cet ordre : Tu n’épouseras pas une Cananéenne. Lève-toi, va à Paddan-Aram, chez le père de ta mère, et prends là-bas une femme parmi les filles de Laban, le frère de ta mère. Que le Dieu Tout-Puissant te bénisse, te rende fécond et te multiplie, afin que tu deviennes une foule de peuples ! Qu’il te donne la bénédiction d’Abraham, à toi et à ta descendance avec toi, afin que tu possèdes le pays où tu habites comme immigrant, et que Dieu a donné à Abraham ! Isaac fit donc partir Jacob qui se rendit à Paddan-Aram, auprès de Laban, fils de Betouel, l’Araméen, frère de Rébecca, mère de Jacob et d’Ésaü. »

Isaac semblait tout à fait d’accord avec l’insistance de Rebecca de voir Jacob aller jusqu’à Paddan-Aram pour prendre une femme parmi les filles de son oncle Laban. Paddan-Aram est identifié par les scientifiques comme étant situé dans les plaines de Syrie ou en langue grecque, Mésopotamie. C’était manifestement la volonté de Dieu que Jacob ne prenne pas une femme parmi les Cananéennes.

Des centaines d’années plus tard, quand les descendants de Jacob retournèrent en Canaan après leur long esclavage en Egypte, l’Eternel leur interdit également de prendre des femmes parmi les Cananéennes.

Quand il dit à Jacob d’aller à Paddan-Aram pour chercher une femme, Isaac répéta la bénédiction qu’il avait préalablement donnée et l’identifia comme ‘la bénédiction d’Abraham’. L’Eternel dirigeait sans aucun doute tout cela et nous voyons ici un exemple de sa coutume presque universelle d’associer ses promesses avec des instructions données à son peuple concernant ses desseins.

En quittant la maison et en se dirigeant vers Paddan-Aram, Jacob fit face à de dures épreuves. Aussi, pour l’encourager, le grand dessein de Dieu le concernant lui fut répété, à savoir qu’il était choisi pour hériter les promesses faites à son grand-père Abraham.

Nous retrouvons ce principe dans de nombreuses circonstances. Quand Dieu demanda à Abraham de quitter sa propre patrie et la maison de son père, promesse lui fut faite que sa descendance bénirait toutes les familles de la terre.

Quand Jésus vint sur terre, en ayant quitté la gloire qu’il avait avec le Père Eternel et étant venu pour une mission de sacrifice qui lui occasionnerait souffrance et mort, les promesses de Dieu le soutinrent également. Paul nous dit que : « Au lieu de la joie qui lui était proposée, il a supporté la croix, méprisé la honte, et s’est assis à la droite du trône de Dieu » (Hébreux 12:2).

Versets 6 à 9 :

« Ésaü vit qu’Isaac avait béni Jacob et l’avait envoyé à Paddan-Aram pour y prendre femme, et qu’en le bénissant il lui avait donné cet ordre : Tu n’épouseras pas une Cananéenne. Or Jacob avait obéi à son père et à sa mère, et il était parti pour Paddan-Aram. Ésaü vit ainsi que les Cananéennes déplaisaient à son père Isaac. Alors Ésaü se rendit auprès d’Ismaël. Il prit pour femme Mahalath, fille d’Ismaël, fils d’Abraham, et sœur de Nebayoth, en plus de ses autres épouses. »

En Hébreux 12:16,17, l’Apôtre nous informe qu’Esaü cherchait la repentance. La ‘Marginal Translation’ dit qu’il cherchait un changement ; autrement dit, ayant découvert ce qu’il avait perdu en vendant son droit d’aînesse, et voyant que ce transfert avait été confirmé par la bénédiction de son père à Jacob, il s’efforça de changer la situation. Mais il était trop tard.

Dans ces quelques versets nous voyons les efforts faits par Esaü pour retrouver la grâce de ses parents et peut-être, recouvrer les bénédictions. Il avait surpris les instructions d’Isaac à Jacob de ne pas prendre de femmes parmi les Cananéens. Voyant de plus que ses parents n’étaient pas contents du choix de ses épouses, il décida de prendre une femme de son propre peuple et choisit une fille d’Ismaël. Ce fait indique clairement qu’il fit cela pour plaire à ses parents.

Nous ne savons pas ce que ses parents pensèrent de la décision prise par Esaü pour leur plaire, car cela n’est pas mentionné, mais il ne récupéra pas pour lui les bénédictions données définitivement à Jacob.

La fille d’Ismaël n’était pas, bien sûr, de pure souche, car sa grand-mère était égyptienne. Cette illustration de Jacob et Esaü pourrait nous rappeler que certains, durant l’Age de l’Evangile, veulent faire un réel sacrifice et endurer beaucoup d’épreuves en obéissant à Dieu ; tandis que d’autres sont contents de plaire à Dieu à condition de le faire sans trop d’efforts et en étant prêts à faire des compromis.

La fille d’Ismaël habitait probablement dans les environs étant donné qu’elle était nominativement, de la famille d’Abraham. Cet ‘homme profane’ qu’était Esaü voulut la prendre pour femme, espérant l’approbation de ses parents. C’est ainsi qu’agissent, par compromis, des chrétiens de nom qui n’observent pas la course fidèle de disciples du Maître qui se sacrifient, mais cherchent à les imiter tant que cela ne leur coûte rien.

Versets 10 à 22 :

« Jacob partit de Beer-Chéba et s’en alla à Harân. Il atteignit un endroit où il passa la nuit, car le soleil était couché. Il prit l’une des pierres de l’endroit, il la plaça sous sa tête, et il se coucha à cet endroit. Il eut un rêve. Voici qu’une échelle était dressée sur la terre, et son sommet touchait au ciel ; et les anges de Dieu y montaient et y descendaient.

Or l’Éternel se tenait au-dessus d’elle ; il dit : Je suis l’Éternel, le Dieu d’Abraham, ton père, et le Dieu d’Isaac. La terre sur laquelle tu es couché, je te la donnerai à toi et à ta descendance. Ta descendance sera innombrable comme la poussière de la terre ; tu t’étendras à l’ouest et à l’est, au nord et au sud. Toutes les familles de la terre seront bénies en toi et en ta descendance. Voici : je suis moi-même avec toi, je te garderai partout où tu iras et je te ramènerai dans ce territoire ; car je ne t’abandonnerai pas, avant d’avoir accompli ce que je te dis.

Jacob s’éveilla de son sommeil et dit : Certainement, l’Éternel est présent dans cet endroit, et moi, je ne le savais pas ! Il eut de la crainte et dit : Que cet endroit est redoutable ! Ce n’est rien moins que la maison de Dieu, c’est la porte des cieux ! Jacob se leva de bon matin ; il prit la pierre qu’il avait placée sous sa tête, il l’érigea en stèle et versa de l’huile sur son sommet. Il donna le nom de Béthel à cet endroit, mais la ville avait d’abord porté le nom de Louz.

Jacob fit un vœu en disant : Si Dieu est avec moi et me garde sur la route où je vais, s’il me donne du pain à manger et des habits pour me vêtir, et si je retourne en paix à la maison de mon père, alors l’Éternel sera mon Dieu. Cette pierre que j’ai érigée en stèle, sera la maison de Dieu. Je te donnerai la dîme de tout ce que tu me donneras. »

Jacob qui avait quitté sa maison, passa sa première nuit dans le pays de Canaan. Son voyage vers Paddan-Aram ne s’annonçait pas facile, car long et pénible et sans doute dangereux. A la fin de la première journée de marche, il dû se préparer une place pour passer la nuit. Le récit est bref, insistant sur le fait qu’il prit un rocher comme oreiller.

Quand Jacob s’endormit, il fit un songe merveilleux. Il vit une échelle reliant la terre au ciel avec des anges qui y montaient et descendaient. Les anges ne disaient rien, mais l’Eternel se tenait au-dessus de la scène et se présenta lui-même comme le Dieu d’Abraham et d’Isaac.

Quelle meilleure assurance pour Jacob que cela ! Il avait risqué gros pour sécuriser le droit d’aînesse selon la promesse que Dieu avait fait à Abraham, et à présent le Dieu d’Abraham l’assurait qu’il possédait bien ce droit d’aînesse. La promesse, d’une part de posséder le pays, et d’autre part que toutes les familles de la terre seraient bénies par la descendance, était cette fois répétée à Jacob, qui était assuré qu’il serait bien le canal par lequel cette descendance apparaîtrait.

A ce moment-là, toujours en liaison avec la volonté de Dieu, Jacob fuyait le pays de la promesse, mais l’Eternel l’assura qu’il y retournerait : « Je ne t’abandonnerai pas, avant d’avoir accompli ce que je te dis ». C’est une promesse que l’Eternel a donnée à tout son peuple fidèle. Et combien de fois chacun de nous peut se trouver découragé et renoncer à combattre pour la promesse, mais « Je ne te délaisserai pas, je ne t’abandonnerai pas » nous est-il dit en Josué 1:5 et Hébreux 13:5.

Dans la mesure où l’Eternel, dans ce songe, répéta sa promesse de bénir toutes les familles de la terre, il semble raisonnable de conclure que cette échelle reliant la terre au ciel, servant de moyen de communication, devait représenter le fait que l’alliance de Dieu avec Abraham serait accomplie et que l’unité et l’harmonie entre Dieu et l’homme serait restaurée. A cause du péché, l’homme a été éloigné de Dieu. Il n’y avait plus de communication entre la terre et le ciel excepté pour les quelques fidèles.

L’un de ces fidèles pendant l’Age de l’Evangile, le Maître, dit que « les anges dans les cieux voient continuellement la face de mon Père qui est dans les cieux » (Matthieu 18:10). Les anges ne seront-il pas aussi les messagers de communication pour l’humanité entière, celle qui sera rétablie quand la promesse de Dieu de bénir toutes les familles de la terre sera accomplie par la descendance d’Abraham, le Christ, tête et corps ?

Quand Jacob s’éveilla de son songe, il dit : « Certainement…ce n’est rien moins que la maison de Dieu, c’est la porte des cieux ». Ceci suggère que la maison de Dieu se trouve là où il rencontre son peuple et communique avec lui. C’est en substance la même pensée exprimée par Jésus, quand, expliquant le changement de l’âge typique judaïque vers le nouvel âge de l’Evangile, il dit que le temps était venu où ceux qui adorent l’Eternel doivent le faire « en esprit et en vérité » (Jean 4:23,24).

Jacob « fit un vœu ». Comme membre de la famille d’Abraham il avait déjà témoigné un grand intérêt pour le Dieu d’Abraham et la promesse qui avait été faite à son grand-père et confirmée à son père. Jusque là cela avait été en quelque sorte une affaire de famille.

Mais à présent Dieu lui avait parlé personnellement concernant la bénédiction qui surviendrait par la ‘descendance’; de ce fait, il incombait à Jacob d’en faire une affaire individuelle en contractant une alliance avec l’Eternel de sa propre initiative, se greffant aux promesses de Dieu en toute responsabilité.

C’est là une bonne leçon pour le peuple de Dieu. N’imaginons jamais que nous pouvons plaire à l’Eternel simplement parce que nous appartenons à un groupe que l’Eternel a béni par sa vérité. Assurément, l’Eternel veut que nous sentions une étroitesse de relation avec tous les membres de l’église, mais il veut aussi que nous réalisions que nous devons être, individuellement, fidèles à lui afin de rester dans l’église et, plus tard, d’entrer dans le royaume éternel de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ (2 Pierre 1:11).

Les traductions habituelles de la Bible suggèrent que Jacob a fait un accord donnant-donnant avec l’Eternel, mais ce n’est pas le cas. Dieu a juste promis de prendre soin de Jacob et de le ramener au pays de Canaan. L’accomplissement de la promesse devait être une preuve irréfutable pour Jacob que celui qui lui avait parlé était le vrai Dieu et que certainement Jacob voulait qu’il soit son Dieu.

Jacob promit de servir l’Eternel et de lui donner la dîme de tout ce que l’Eternel lui donnerait. La loi de la dîme fut mentionnée pour la première fois en Genèse 14:20. Apparemment l’Eternel avait donné certaines lois à son peuple avant le Sinaï, et celle-ci fut l’une d’entre elles.

Cette loi est étendue au cas des israélites spirituels, leur enjoignant de donner tout ce qu’ils ont, y compris eux-mêmes, au Seigneur. Ce dernier, en retour, fait d’eux des intendants de ce qu’ils lui ont donné, et ils sont supposés être fidèles dans leur gestion, directement ou indirectement en utilisant tout ce qu’ils lui ont donné à son service.

&

(à suivre…)


Association des Etudiants de la Bible