La création – 30ème partie

LE PLAN DE DIEU
DANS LE LIVRE DE LA GENÈSE

La présentation au Pharaon

Chapitre 47

Versets 1 à 6 :

« Joseph alla avertir Pharaon, et lui dit : Mes frères et mon père sont arrivés du pays de Canaan, avec leurs brebis et leurs bœufs, et tout ce qui leur appartient ; et les voici dans le pays de Gosen. Il prit cinq de ses frères, et les présenta à Pharaon.

Pharaon leur dit : Quelle est votre occupation ? Ils répondirent à Pharaon : Tes serviteurs sont bergers, comme l’étaient nos pères. Ils dirent encore à Pharaon : Nous sommes venus pour séjourner dans le pays, parce qu’il n’y a plus de pâturage pour les brebis de tes serviteurs, car la famine s’appesantit sur le pays de Canaan ; permets donc à tes serviteurs d’habiter au pays de Gosen.

Pharaon dit à Joseph : Ton père et tes frères sont venus auprès de toi. Le pays d’Egypte est devant toi ; établis ton père et tes frères dans la meilleure partie du pays. Qu’ils habitent dans le pays de Gosen ; et, si tu trouves parmi eux des hommes capables, mets les à la tête de mes troupeaux. »

Dans la mesure où le Pharaon avait demandé à Joseph de faire chercher son père et sa famille et avait même fourni les chariots pour les transporter de Canaan en Egypte, il était normal que les représentants de son peuple soient présentés à Pharaon pour qu’il puisse avoir l’occasion de leur souhaiter officiellement la bienvenue dans le pays. Ayant déjà confié à ses frères ce qu’ils devraient dire lorsqu’ils seraient interrogés par le roi, cette réunion s’est avérée très satisfaisante.

La « meilleure partie du pays » fut officiellement attribuée aux Hébreux par le Pharaon, et il demanda même que des bergers qualifiés de la famille de Joseph s’occupent de son bétail.

Dans cette affaire, le pharaon avait agi sagement, car les gens de Joseph étant des bergers expérimentés, son propre bétail allait être beaucoup mieux soigné que par des Egyptiens, d’autant que ces derniers méprisaient cette occupation de berger.

Versets 7 à 12 :

« Joseph fit venir Jacob, son père, et le présenta à Pharaon. Et Jacob bénit Pharaon. Pharaon dit à Jacob : Quel est le nombre de jours des années de ta vie ?

Jacob répondit à Pharaon : Les jours des années de mon pèlerinage sont de cent trente ans. Les jours des années de ma vie ont été peu nombreux et mauvais, et ils n’ont point atteint les jours des années de la vie de mes pères durant leur pèlerinage.

Jacob bénit encore Pharaon, et se retira de devant Pharaon.

Joseph établit son père et ses frères, et leur donna une propriété dans le pays d’Egypte, dans la meilleure partie du pays, dans la contrée de Ramsès, comme Pharaon l’avait ordonné. Joseph fournit du pain à son père et à ses frères, et à toute la famille de son père, selon le nombre des enfants. »

Joseph présenta ensuite Jacob, son père bien-aimé, au Pharaon et ce dernier demanda son âge à Jacob. Le patriarche fut quelque peu apologétique, car s’il était alors âgé de 130 ans, il est évident qu’il pensait paraître beaucoup plus vieux. Comme explication, il lui dit que sa vie n’avait pas été heureuse : sans doute une référence à ses chagrins, quand, jeune, il dut fuir Esaü, puis la perte de Joseph pendant tant d’années.

Pourtant, en dépit de ces douleurs, l’Éternel l’avait béni à la fin de sa vie, en lui permettant de retrouver son fils bien-aimé Joseph. Alors que Jacob vécut encore dix-sept ans, sa vie fut cependant plus courte de vingt-huit ans par rapport à celle d’Abraham.

Jacob bénit le Pharaon. Nous ne pensons pas que le patriarche ait effectué une cérémonie spéciale devant le Pharaon. La pensée ici est simplement qu’il lui voulait du bien, peut-être même jusqu’à exprimer l’équivalent de ce que nous avons à l’esprit quand nous disons aujourd’hui « Que Dieu vous bénisse ! ».

Dans les circonstances présentes, Jacob se sentirait plus bienveillant envers le Pharaon et voudrait bien sûr le voir prospérer, puisque le bien-être propre du patriarche et celui de sa famille dépendaient désormais de la paix et la prospérité de l’Egypte et son roi, du moins pour le moment.

Cela pourrait être comparable aux instructions données dans le Nouveau Testament disant que nous devons prier pour les rois et les dirigeants pour que nous, peuple du Seigneur, puissions prospérer spirituellement et être en paix (1 Timothée 2:1,2).

Dans tous les âges où les éléments de préparation du plan de Dieu ont été en développement, son peuple a fait l’objet de ses soins spéciaux et la vie des autres n’a été supprimée par lui que si ceux-ci ont pu avoir une incidence sur la vie de son propre peuple ou sur le déroulement de son plan.

Toutefois, cela n’a pas toujours provoqué pour lui une vie tranquille et prospère, car l’Éternel, dans sa sagesse éprouve souvent son peuple par de dures épreuves, pour son développement. Néanmoins, il prend soin d’eux, à la fois dans la joie et dans la douleur, comme cela a été amplement démontré dans les expériences qu’il a permises pour Jacob.

Les dernières années de Jacob et sa famille au pays de Canaan furent sans doute insignifiantes ; c’est peut-être la raison pour laquelle l’accent spécial est mis sur le fait que, quand ils arrivèrent finalement à Goshen, « Joseph nourrit son père et ses frères ». Lorsque Jacob arriva à Goshen, il était évidemment très faible, et, pensait-il, prêt à mourir. En réalité, il y vécut encore dix-sept ans ; peut-être était-ce dû en partie au fait qu’étant bien nourri, ses forces languissantes furent temporairement raffermies.

Versets 13 à 26 :

« Il n’y avait plus de pain dans tout le pays, car la famine était très grande ; le pays d’Egypte et le pays de Canaan languissaient, à cause de la famine. Joseph recueillit tout l’argent qui se trouvait dans le pays d’Egypte et dans le pays de Canaan, contre le blé qu’on achetait ; et il fit entrer cet argent dans la maison de Pharaon.

Quand l’argent du pays d’Egypte et du pays de Canaan fut épuisé, tous les Egyptiens vinrent à Joseph, en disant : Donne-nous du pain ! Pourquoi mourrions-nous en ta présence ? Car l’argent manque. Joseph dit : Donnez vos troupeaux, et je vous donnerai du pain contre vos troupeaux, si l’argent manque. Ils amenèrent leurs troupeaux à Joseph, et Joseph leur donna du pain contre les chevaux, contre les troupeaux de brebis et de bœufs, et contre les ânes. Il leur fournit ainsi du pain cette année-là contre tous leurs troupeaux.

Lorsque cette année fut écoulée, ils vinrent à Joseph l’année suivante, et lui dirent : Nous ne cacherons point à mon seigneur que l’argent est épuisé, et que les troupeaux de bétail ont été amenés à mon seigneur ; il ne reste devant mon seigneur que nos corps et nos terres. Pourquoi mourrions nous sous tes yeux, nous et nos terres ? Achète nous avec nos terres contre du pain, et nous appartiendrons à mon seigneur, nous et nos terres. Donne nous de quoi semer, afin que nous vivions et que nous ne mourions pas, et que nos terres ne soient pas désolées.

Joseph acheta toutes les terres de l’Egypte pour Pharaon ; car les Egyptiens vendirent chacun leur champ, parce que la famine les pressait. Et le pays devint la propriété de Pharaon.

Il fit passer le peuple dans les villes, d’un bout à l’autre des frontières de l’Egypte. Seulement, il n’acheta point les terres des prêtres, parce qu’il y avait une loi de Pharaon en faveur des prêtres, qui vivaient du revenu que leur assurait Pharaon : c’est pourquoi ils ne vendirent point leurs terres.

Joseph dit au peuple : Je vous ai achetés aujourd’hui avec vos terres, pour Pharaon ; voici pour vous de la semence, et vous pourrez ensemencer le sol. A la récolte, vous donnerez un cinquième à Pharaon, et vous aurez les quatre autres parties, pour ensemencer les champs, et pour vous nourrir avec vos enfants et ceux qui sont dans vos maisons.

Ils dirent : Tu nous sauves la vie ! que nous trouvions grâce aux yeux de mon seigneur, et nous serons esclaves de Pharaon. Joseph fit de cela une loi, qui a subsisté jusqu’à ce jour, et d’après laquelle un cinquième du revenu des terres de l’Egypte appartient à Pharaon ; il n’y a que les terres des prêtres qui ne soient point à Pharaon. »

Joseph ne se contentait pas d’aimer Dieu et son propre peuple, mais il était un serviteur loyal du Pharaon, ce qui est montré dans la méthode progressive par laquelle il en fit des esclaves pour le gouvernement central de l’Egypte dont le Pharaon était le dirigeant suprême. Nous ne pouvons pas supposer, cependant, que Joseph agit pour un autre motif que les meilleurs intérêts de tous ceux qui étaient concernés. Il est sûr que si Dieu ne lui avait pas révélé le rêve concernant les sept années d’abondance suivies par sept années de famine et ne lui avait pas donné la sagesse pour gérer cette situation, la plupart des Egyptiens auraient péri. De ce fait, ils lui devaient la vie.

De ce point de vue, nous pouvons tirer une leçon concernant la manière dont le Joseph antitypique, c’est-à-dire Christ gèrera toute l’humanité pendant l’âge millénaire. Mais avant tout, Christ donnera la vie à son propre peuple, ses frères, l’Eglise, lui donnant « la meilleure part », le Haut-Appel de Dieu.

Puis, avec la coopération de l’Eglise, le monde entier disposera du « pain de vie », mais sous condition. Le monde entier dans l’âge à venir, comme les Egyptiens du temps de Joseph devra renoncer à tout et se mettre volontairement sous l’autorité du Christ pour s’assurer le « pain de vie » que le Joseph antitypique pourra leur donner.

Versets 27 à 31 :

« Israël habita dans le pays d’Egypte, dans le pays de Gosen. Ils eurent des possessions, ils furent féconds et multiplièrent beaucoup. Jacob vécut dix-sept ans dans le pays d’Egypte ; et les jours des années de la vie de Jacob furent de cent quarante-sept ans.

Lorsqu’Israël approcha du moment de sa mort, il appela son fils Joseph, et lui dit : Si j’ai trouvé grâce à tes yeux, mets, je te prie, ta main sous ma cuisse, et use envers moi de bonté et de fidélité : ne m’enterre pas en Egypte ! Quand je serai couché avec mes pères, tu me transporteras hors de l’Egypte, et tu m’enterreras dans leur sépulcre.

Joseph répondit : Je ferai selon ta parole. Jacob dit : Jure le moi. Et Joseph le lui jura. Puis Israël se prosterna sur le chevet de son lit ».

Jacob et sa famille prospérèrent dans le pays de Gosen et se multiplièrent. Plus tard leur nombre leur attira des épreuves quand un nouveau Pharaon « qui n’avait pas connu Joseph » monta sur le trône (Exode 1:8). Cependant, tant que Joseph vivait, son peuple fut protégé et Dieu leur manifesta ses bénédictions.

Après avoir vécu dix sept ans en Egypte, Jacob réalisa qu’il était sur le point de mourir, aussi il envoya chercher Joseph et exigea de lui le serment de ramener sa dépouille en Canaan pour l’enterrer dans le champ acheté par son grand père Abraham.

Nous pouvons comprendre de cette demande de Jacob que son peuple ne resterait pas pour toujours en Egypte, mais que Dieu réaliserait sa promesse de leur donner le pays de Canaan comme possession éternelle, une promesse qui se réalisera bientôt sur une échelle bien plus grande que Jacob ait jamais imaginée.

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(à suivre…)


Association des Etudiants de la Bible