La vision de Jean du Royaume (1/2)

« Et l’Esprit et l’épouse disent : Viens. Et que celui qui entend dise : Viens. Et que celui qui a soif vienne ; que celui qui veut, prenne de l’eau de la vie, gratuitement » (Apocalypse 22:17)

Le Royaume de Christ et les bénédictions qu’il donnera à l’humanité est un des thèmes principaux de la Bible. La mort de Jésus comme Rédempteur du monde assure les bénédictions de vie pour tous ceux de l’humanité qui le voudront. Le royaume messianique sera le moyen par lequel ces bénédictions seront dispensées. Ces deux grandes vérités et les enseignements correspondants sont le message essentiel de la Parole de Dieu. Ses récits historiques, ses prophéties, promesses, symboles, types et paraboles sont toutes des parties de cet unique grand thème de rédemption et de délivrance pour les disciples de Christ et le monde.

Le thème des bénédictions du royaume messianique atteint des sommets glorieux dans les trois derniers chapitres de l’Apocalypse. Dans ces chapitres, la plupart des promesses relatives au royaume ainsi que les symbolismes qui le décrivent, mentionnés aussi dans d’autres parties de la Bible, sont ici mis en valeur et donnent leur vraie grandeur au plan de Dieu. Ce n’est pas seulement le royaume et ses bénédictions qui sont décrits dans ces chapitres, mais le travail de rédemption qui assure ces bénédictions, lequel est aussi mis en valeur. La caractéristique de base de ce plan reste « l’Agneau », « l’Agneau de Dieu, qui ôte le péché du monde » (Jean 1:29).

LA CONTREFACON

L’établissement du royaume messianique et son fonctionnement pour les bénédictions du monde, comme décrits dans les derniers chapitres de l’Apocalypse, fournissent un changement rafraichissant par rapport aux chapitres précédents de ce livre, qui décrivent des bêtes symboliques qui persécutent le peuple de Dieu. Nous y voyons une cité impie, comparée à une prostituée, qui fornique avec les rois de la terre (Apocalypse 17:4-6, 18). Il est évident que ni les « bêtes », ni la cité-prostituée, appelée Babylone, ne sont associées au vrai royaume messianique, exceptée comme contrefaçon.

L’Agneau symbolique est d’abord mentionné dans le 5e chapitre de ce livre, où Jésus est appelé « l’Agneau qui a été immolé » (verset 6). Dans ce chapitre nous est donné un bref mais compréhensible aperçu sur le plan de Dieu centré sur l’Agneau. Jean écrit « Je regardai, et j’entendis la voix de beaucoup d’anges autour du trône et des êtres vivants et des vieillards, et leur nombre était des myriades de myriades et des milliers de milliers. Ils disaient d’une voix forte : L’agneau qui a été immolé est digne de recevoir la puissance, la richesse, la sagesse, la force, l’honneur, la gloire, et la louange. Et toutes les créatures qui sont dans le ciel, sur la terre, sous la terre, sur la mer, et tout ce qui s’y trouve, je les entendis qui disaient : A celui qui est assis sur le trône, et à l’agneau, soient la louange, l’honneur, la gloire, et la force, aux siècles des siècles ! » (Versets 11-13).

SUR LE MONT SION

L’Agneau est mentionné à nouveau au chapitre 14, verset 1, où il est écrit : « Je regardai, et voici, l’agneau se tenait sur la montagne de Sion, et avec lui cent quarante-quatre mille personnes, qui avaient son nom et le nom de son Père écrits sur leurs fronts ». Au verset 4, ces derniers sont identifiés comme ceux qui « suivent l’Agneau partout où il va. Ils ont été rachetés d’entre les hommes, comme des prémices pour Dieu et pour l’Agneau ».

Il y a encore une autre référence à l’Agneau au chapitre 17, verset 14. Se référant aux dix rois impies symboliques, Jean écrit : « Ils combattront contre l’agneau, et l’agneau les vaincra, parce qu’il est le Seigneur des seigneurs et le Roi des rois, et les appelés, les élus et les fidèles qui sont avec lui les vaincront aussi ». Nous trouvons là un changement dans le message du livre. Auparavant, les différentes « bêtes » et la cité-prostituée semblent avoir le pouvoir. Le mal triomphe et le peuple de Dieu est persécuté. A présent, ces derniers combattent l’Agneau mais ils ne sont pas victorieux. L’Agneau est vainqueur et cette victoire de l’Agneau est partagée avec ceux qui sont avec lui, les « appelés, choisis et fidèles ».

Le chapitre 18 décrit avec des détails symboliques la destruction finale et complète de la cité impie, Babylone, et le peuple du Seigneur est réuni pour se réjouir de la destruction du système du mal (verset 20). Jean explique plus loin que « la lumière de la lampe ne brillera plus chez toi, et la voix de l’époux et de l’épouse ne sera plus entendue chez toi, parce que tes marchands étaient les grands de la terre, parce que toutes les nations ont été séduites par tes enchantements, et parce qu’on a trouvé chez elle le sang des prophètes et des saints et de tous ceux qui ont été égorgés sur la terre » (Apocalypse 18:23,24).

On lit dans le verset 1 du chapitre 19 : « Après cela, j’entendis dans le ciel comme une voix forte d’une foule nombreuse qui disait : Alléluia ! Le salut, la gloire, et la puissance sont à notre Dieu ». Voyant le futur, Jean parle ici du temps où Dieu ne tolèrera plus les hommes mauvais ni leurs institutions pour combattre et persécuter son peuple. Le temps viendra pour lui d’asseoir son autorité et sa puissance sur toute la terre. Il le fera par son Roi désigné, l’Agneau, et les appelés choisis et fidèles qui seront avec lui.

LES NOCES

Jean voit ensuite dans une vision prophétique un évènement plus saisissant dans le plan de Dieu. Il est décrit comme suit : « Réjouissons-nous et soyons dans l’allégresse, et donnons-lui gloire ; car les noces de l’agneau sont venues, et son épouse s’est préparée » (Apocalypse 19:7). Ces fidèles disciples du maître s’étaient tous destinés à lui par leur vœu de consécration à faire sa volonté. Cependant, leur alliance était une alliance de sacrifice. Ils étaient d’accord pour souffrir et mourir avec lui, et étaient inspirés par l’espoir de partager la gloire de son royaume quand il serait établi.

En déposant leurs vies au service du Seigneur, ils se sont efforcés d’être comme leur maître, c’est-à-dire gentil, patient, généreux, aimable et sympathique. Ils ont fait leur possible pour se doter d’un esprit doux et tranquille. Ils ont cherché à se débarrasser de leur « moi », afin que le Saint Esprit puisse remplir et contrôler leurs vies en produisant des fruits et des grâces. Ils se sont efforcés d’obéir à toutes les instructions de leur futur Epoux, surtout pour ce qui est de donner leur vie les uns pour les autres.

Les « appelés » et « choisis » et enfin « fidèles » disciples du Maître savaient qu’ils ne pouvaient pas être unis avec leur Seigneur par le « mariage » avant qu’ils ne se soient eux-mêmes prêts. Ils savaient aussi que c’est sous la forme d’un groupe qu’on leur avait promis, s’ils étaient fidèles, de devenir « l’épouse » de Christ. C’est l’épouse qui se rend elle-même prête et cela s’accomplit par la fidélité de tous les membres individuels de la classe de l’épouse, les fidèles disciples de l’Agneau. Ils savaient que l’un des moyens principaux pour plaire à leur futur Epoux était de rester fidèles les uns aux autres. Maintenant, dans le progrès de la narration prophétique de l’Apocalypse, nous trouvons que l’épouse s’est préparée et que les noces de l’Agneau sont venues, sujet d’une grande réjouissance.

SATAN DOIT ETRE LIE

Dans le début du chapitre 20, Jean commence à révéler quelques-uns des développements majeurs relatifs à l’établissement du royaume messianique et les bénédictions qui atteindront le peuple par ses agences. Les versets 1 à 3 nous parlent du liement de Satan « le serpent ancien, qui est le diable », qui est lié pour mille ans. Quelle bénédiction se sera pour l’humanité !

Satan est décrit ici comme celui qui a trompé toutes les nations. Ses mensonges ont commencé au jardin d’Eden et ont continué tout au long des âges, et il continue d’ailleurs à tromper l’humanité. En fait, Satan est toujours l’un des plus grands ennemis du peuple consacré du Seigneur, rodant comme un lion rugissant, cherchant qui il dévorera. Tandis que nous connaissons la vérité de la Parole de Dieu et que nous n’ignorons rien des desseins de Satan (2 Corinthiens 2:11), ce n’est qu’avec l’aide du Seigneur et par une fidèle attention, en même temps qu’avec humilité d’esprit et de cœur, que nous sommes capables de détecter les facéties du diable, en fait les contrefaçons et représentations fausses des plans et desseins de Dieu. Si c’est vrai pour ceux qui connaissent la vérité de Dieu, combien le monde de l’humanité est impuissant à détecter les mensonges insidieux du grand Adversaire!

Combien donc devrions-nous nous réjouir de ce que Satan doit être lié pendant le royaume messianique. « L’ange » qui le lie est sans nul doute le Seigneur de retour, et pour accentuer la vigueur de son lien, les mots de « grande chaîne », d’un « puits sans fond » et d’un « sceau » sont mentionnés. Ce n’est que par la puissance divine que le grand Adversaire peut être rendu incapable de poursuivre son travail de tromperie et d’oppression de l’humanité. Quelle magnifique perspective de réaliser que cela s’accomplira et que son emprisonnement durera mille ans, comme le dit le texte ! Puis, comme le récit l’indique, Satan doit être libéré pour un « temps court » pour tester ceux qui ont été éclairés et rétablis à la perfection. Puis il sera détruit.

LES SAINTS PARTAGERONT LE ROYAUME

Au chapitre 20, verset 4 il est écrit : « Et je vis les âmes de ceux qui avaient été décapités à cause du témoignage de Jésus et à cause de la parole de Dieu, … et ils régnèrent avec Christ pendant mille ans ». Le verset 6 le confirme en disant « Heureux et saints ceux qui ont part à la première résurrection ! La seconde mort n’a point de pouvoir sur eux ; mais ils seront sacrificateurs de Dieu et de Christ, et ils régneront avec lui pendant mille ans. » C’est l’espérance bénie de ceux qui par leur fidélité ont déposé leur vie en tant que témoins pour Jésus et la Parole de Dieu. Ils constituent la classe de « l’épouse » mentionnée plus haut, dont les membres, après leur résurrection, sont unis à Jésus, leur Epoux Céleste.

Nous lisons au verset 5 : « Les autres morts ne revinrent point à la vie jusqu’à ce que les mille ans fussent accomplis ». Ces paroles ne se trouvent pas dans les manuscrits les plus anciens du Nouveau Testament et ont été sans doute rajoutés par un copiste plusieurs siècles après. Nous pouvons en voir la raison possible. Ces mots ont été rajoutés au temps où le système contrefait église-état clamait que le royaume de mille ans avait commencé, et où ces derniers régnaient comme représentants de Christ. Il était clair que les morts n’allaient pas renaitre à la vie, aussi le traducteur qui a fait ce rajout pensait qu’il était nécessaire d’avoir le récit sacré harmonisé avec ce qu’il pensait être la vérité, à savoir que le royaume de Christ était déjà en cours.

Une autre branche de ce système contrefait « église-état » avait tant de difficulté avec l’’idée d’un royaume messianique de mille ans qu’elle a omis à dessein tout le livre de l’Apocalypse de sa Bible. Ce groupe, comme d’autres d’ailleurs de la « chrétienté », croyaient essentiellement que le royaume de Christ avait été établi à la Pentecôte, et que ce royaume continuerait jusqu’à la « fin du monde ». Il n’y avait pas de place dans cette vision des choses pour un royaume de mille ans où toutes les familles de la terre seraient bénies.

Cependant nous sommes heureux de connaître la vérité concernant le royaume de Christ de mille ans, où ses fidèles disciples, « l’épouse de Christ », règneront avec lui. Nous sommes heureux de savoir que ce qui commença à la Pentecôte était de rendre prêt ce « petit troupeau » à vivre et régner avec Christ, et que le royaume lui-même allait renverser toute autorité contraire à Dieu et que finalement le grand ennemi, la mort, serait détruit. Combien nous sommes bénis dans nos esprits et dans nos cœurs en attendant le travail glorieux de ce royaume (1 Corinthiens 15:22-26) !

A suivre …